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1 - Initialisation d'un traitement ARV contre le VIH/sida

 

Présentation du guide : Ce mini guide d'entretien d'initialisation d'un traitement antirétroviral [ 196 Ko ] recense les thèmes à aborder avec le patient qui, ayant été préalabalement préparé à l'idée de prendre un traitement aux vues de sa situation clinique et virologique, a accepté et pris la décision d'en démarrer un pour la première fois (1). Il est à la fois une aide pour la conduite de l'entretien et un support pour noter les élements recueillis et travaillés avec le patient.

Objectifs : donner au patient toutes les informations nécessaires et complémentaires à la prescription du traitement explorer les routines d'observance à mettre en place par le patient identifier avec le patient les changements que son traitement va introduire dans sa vie quotidienne anticiper les problèmes pouvant survenir les premières semaines (conduites à tenir face à un effet secondaire, ...) et les solutions envisageables.

Mode d'utilisation du guide : Le praticien peut se servir de ce mini guide à la fois comme check-list des thèmes abordés avec le patient et comme fiche de synthèse des éléments recueillis. Il devra être complété si nécessaire par la remise au patient de documentation ou de tout autre support d'informations utiles.

En savoir plus sur le thème de l'initialisation d'un traitement ARV : Le premier traitement et son initialisation représentent un événement important dans la vie des personnes séropositives. Souvent, les personnes en traitement distinguent ce qu'elles qualifient comme " ma vie avant et ma vie avec le traitement ". Le premier traitement marque de fait l'entrée dans une nouvelle histoire de la séropositivité. Il marque aussi une nouvelle étape dans la relation médecin-patient. Le moment d'initialisation fait suite à un temps de réflexion et de prise de décision durant lequel médecin et patient ont évoqué l'idée de démarrer un traitement. Souvent, la proposition de traitement est à l'initiative du médecin qui doit se préparer à l'éventualité d'un refus de la part du patient. En effet, celui-ci peut ne pas se sentir prêt. Il peut aussi être en désaccord avec la stratégie thérapeutique proposée ou désirer surseoir à cette dernière. Si le patient semble adhérer à la proposition de traitement, cette adhésion nécessite de toute façon d'être explorée et soutenue. L'initialisation d'un traitement doit comprendre un temps de préparation du patient pour l'aider à mettre en place des routines de prises, à anticiper et réduire les obstacles à l'observance et à intégrer son traitement dans sa vie quotidienne avec le moins de ruptures possibles avec son style de vie. Selon J. Dunbar-Jacob (1995), le degré d'observance d'un traitement lors de son initialisation constitue un facteur prédictif de son observance à long terme. Par ailleurs, des études montrent que la meilleure manière d'intégrer la prise d'un médicament dans la vie quotidienne du patient est de partir de ses activités routinisées dans la journée et d'y associer une ou deux prises. (2) L'anticipation des obstacles est l'équivalent du concept de réduction des risques en prévention. C'est d'abord un point de vue professionnel qui consiste à poser d'emblée qu'une personne aura à faire face à des obstacles externes ou internes qui l'empêcheront de prendre son traitement. C'est partir d'une réalité probable qu'on anticipe afin de réduire les risques encourus par le patient. Ne pas anticiper les obstacles, c'est prendre un autre risque, celui de confronter une personne à un échec. Que cela soit dans le domaine des attitudes ou des comportements, l'échec réduit les compétences et, ce faisant, il endommage l'estime de soi. Par exemple, si une personne n'a pas prévu qu'elle se retrouverait dans une situation l'empêchant de prendre son traitement, elle ne peut pas anticiper les changements à mettre en place. Illustration d'une mise sous traitement négociée entre un médecin et un patient

Mémento pour le praticien : Dans l'infection VIH, le moment de la prescription, lorsqu'il advient, se prépare. Tout médecin a ses propres objectifs et attendus lorsqu'il décide de proposer et prescrire à un patient un traitement. Il est intéressant pour le médecin de se poser les questions suivantes avant toute prescription d'un traitement ARV : Dans quel contexte médical intervient ma proposition : urgence ou non ? Mon patient est-il prêt ? Avons-nous déjà évoqué cette situation ? Comment le lui annoncer ? Que dois-je lui dire (motifs de la proposition, informations générales, etc.) ? Comment faire pour éviter de provoquer son anxiété ? Comment va-t-il réagir ? Comment lui donner le temps et les moyens de prendre sa décision ? Comment le préparer à intégrer le traitement ? Quel soutien lui proposer ?

Bibliographie : (1) - Tourette-Turgis C., Rébillon M. (2002). Mettre en place une consultation d'observance aux traitements contre le VIH/sida - De la théorie à la pratique. Paris : Comment Dire (pp. 72-73). Abstract FR | EN | SP | PT | (2) - Tourette-Turgis C., Rébillon M. (2001). Accompagnement et suivi des personnes sous traitement antirétroviral. Paris : Comment Dire (134 p). Abstract FR| EN | SP | PT | Delfraissy JF (2002). Prise en charge des personnes infectées par le VIH. (Recommandations du groupe d'experts, sous la direction du Pr Jean-François Delfraissy). Editions Médecine-Sciences Flammarion (402 p). Abstract FR | EN | SP | PT | Full text FR | EN | SP | PT